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Les guides des athlètes déficients visuels aux Jeux Paralympiques de 2024

En para-athlétisme, paratriathlon et paracyclisme, les athlètes déficients visuels reçoivent une assistance précieuse de la part de guides dévoués tout au long de leurs épreuves. Ces guides jouent un rôle essentiel en les accompagnant non seulement pendant la compétition, mais aussi en dehors, contribuant ainsi à leur succès sur la scène paralympique.

Le rôle du guide dans le sport para-athlétique est souvent comparé à celui d’un pilote de Formule 1 qui est intimement lié à sa voiture. Gautier Simounet, responsable des guides de l’équipe de France de para-athlétisme, lui-même ancien guide, souligne l’importance de ces accompagnateurs : « On a sept guides dans l’équipe de France d’athlétisme. Ce sont des athlètes valides qui assistent les athlètes déficients visuels lors de l’épreuve, mais aussi en dehors. »

Les guides sont également présents dans d’autres disciplines telles que le paratriathlon et le paracyclisme, et leur statut a évolué au fil des années. Trésor Makunda, sprinteur quintuple médaillé aux Jeux, insiste sur l’importance de mettre en lumière le travail et l’engagement des guides : « Pendant longtemps on se battait pour avoir un guide par athlète, aujourd’hui on en a quasiment deux chacun. Ça a été une bataille menée par le staff pour nous mettre dans les meilleures conditions. »

Gautier Simounet, médaillé d’or à Pékin et Londres en guidant Assia El Hannouni, était chargé de recruter et former ces précieux guides. Il souligne l’importance de leur rôle en dehors de la performance sportive : « Ces nouveaux guides qui n’ont pas encore d’histoire avec le handisport, le paralympisme, doivent apprendre ce qu’on attend d’eux en dehors de la performance. »

Concrètement, le guide accompagne le para-athlète pendant l’épreuve, en restant constamment à ses côtés. En course à pied, ils sont reliés par des anneaux en silicone tenus dans la main, et courent en miroir pour assurer une coordination parfaite. Le guide assume également un rôle de communication pendant la course en guidant l’athlète, en lui fournissant des informations stratégiques et en utilisant des codes concis pour une meilleure compréhension.

Outre la communication verbale, le guide et l’athlète développent une communication non verbale essentielle pendant la compétition. Le bras du guide sert de gouvernail pour guider l’athlète, assurant ainsi une coordination optimale tout au long de l’épreuve.

Dans le domaine de l’athlétisme, une règle fondamentale stipule que le para-athlète doit franchir la ligne d’arrivée en premier, quelles que soient les circonstances. Le guide doit veiller à ne pas tirer sur le lien qui les relie et à respecter les couloirs de course. En paracyclisme, le duo fonctionne sur un tandem piloté par le guide à l’avant, où une communication constante est primordiale pour prendre des décisions stratégiques en temps réel.

Le paratriathlon suit le même principe avec un lien au niveau des cuisses ou des hanches pour assurer une synchronisation parfaite entre le guide et l’athlète. Nicolas Becker, entraîneur de l’équipe de France de paratriathlon, souligne l’importance du guide en tant que soutien et facilitateur pour l’athlète : « Le guide ne doit pas être un frein pour l’athlète, mais au contraire, il doit l’accompagner, le motiver et le prévenir des dangers potentiels tout en facilitant les transitions. »

Les guides, recrutés par le bouche à oreille, petites annonces ou concours de circonstances, doivent posséder un niveau sportif élevé pour pouvoir accompagner efficacement les athlètes déficients visuels. Nicolas Becker souligne que de nombreux guides sont d’anciens athlètes olympiques, mettant en avant l’importance de l’expérience et de la compétence dans ce rôle crucial.

La relation entre le guide et l’athlète est un élément clé de leur succès commun. Alexandre Lloveras, champion paralympique de contre-la-montre, témoigne de l’importance de trouver le bon guide pour optimiser ses performances : « Avec mon précédent guide, ça a très bien marché sur la piste aux Mondiaux de Glasgow mais on était trop loin sur la route. On a fait un choix sportif stratégique en prenant un guide plus fort sur la route. »

Un bon guide doit non seulement être un excellent sportif, mais aussi posséder des qualités humaines essentielles pour établir une relation de confiance avec l’athlète. La cohésion entre le guide et l’athlète est primordiale pour garantir une communication efficace et une coordination parfaite pendant la compétition.

L’investissement personnel des guides est souvent bénévole, bien que leur reconnaissance financière et leur statut aient progressivement évolué pour refléter l’importance de leur contribution. Les guides bénéficient désormais d’une reconnaissance officielle et reçoivent même des médailles en cas de succès aux Jeux Paralympiques, soulignant ainsi leur rôle crucial dans le parcours des athlètes déficients visuels.

En conclusion, les guides des athlètes déficients visuels aux Jeux Paralympiques de 2024 jouent un rôle indispensable en les accompagnant tout au long de leurs épreuves. Leur dévouement, leur expertise et leurs qualités humaines contribuent non seulement au succès des athlètes, mais enrichissent également leur propre expérience dans le monde du sport paralympique.