Ibrahim Maalouf exclu du jury du festival américain de Deauville
Le célèbre trompettiste franco-libanais Ibrahim Maalouf a été exclu du jury du Festival du cinéma américain de Deauville. Cette décision a été prise par la nouvelle directrice du festival, Aude Hesbert, en raison d’un « malaise dans l’équipe » lié aux accusations d’agression sexuelle sur mineur qui pesaient sur Maalouf il y a quelques années.
Contexte de l’affaire
Il y a quatre ans, Ibrahim Maalouf avait été relaxé des accusations d’agression sexuelle sur une mineure de 14 ans. Malgré cette relaxe, sa présence dans le jury du festival a suscité des remous au sein de l’organisation, notamment en raison de l’impact du mouvement #MeToo. La directrice a expliqué que sa décision était motivée par le souci de préserver la sérénité et la bonne tenue du festival, qui fête cette année son 50e anniversaire.
Réactions et justifications
Aude Hesbert a justifié sa décision en affirmant qu’il ne lui revenait pas de juger ou de condamner Ibrahim Maalouf, mais que sa présence devenait de plus en plus problématique pour l’équipe du festival. Malgré la difficulté de cette décision, elle a affirmé qu’elle l’assumerait pleinement. Cette éviction a suscité des réactions diverses, notamment de la part de l’avocate du trompettiste, Me Fanny Colin, qui a déploré que son client soit sacrifié pour des intérêts mercantiles.
Ibrahim Maalouf a quant à lui refusé de se retirer « en toute discrétion » comme le lui avait demandé le festival. Son avocate a souligné qu’il était innocent et qu’il combattrait cette éviction injuste devant les tribunaux. Malgré cette polémique, le festival de Deauville a tenu à souligner son engagement contre les violences sexistes et sexuelles, en publiant une charte pour prévenir tout abus de pouvoir, même au-delà du mouvement MeToo.
Nouvelle direction du festival
Cette édition du festival de Deauville marque un tournant avec l’arrivée d’une nouvelle directrice, Aude Hesbert, qui succède à Bruno Barde. Ce dernier s’était retiré suite à des accusations d’agressions sexuelles. Aude Hesbert a souligné qu’elle allait poursuivre le travail de son prédécesseur sur la cinéphilie tout en apportant sa propre vision et une nouvelle forme de gouvernance. Elle a également annoncé une vigilance renforcée sur les questions de violences sexistes et sexuelles à l’avenir.
La polémique autour de la participation d’Ibrahim Maalouf au jury du festival de Deauville soulève des questions plus larges sur la responsabilité des festivals de cinéma et des institutions culturelles en général. Alors que le mouvement #MeToo a mis en lumière de nombreux cas de harcèlement et d’abus dans l’industrie du divertissement, il est devenu primordial pour ces institutions de prendre des mesures pour garantir un environnement sûr et respectueux pour tous les participants.
Les festivals de cinéma, en tant que lieux de célébration de l’art et de la culture, ont un rôle crucial à jouer dans la lutte contre les violences sexuelles. En excluant Ibrahim Maalouf de son jury, le festival de Deauville envoie un message fort sur sa volonté de promouvoir des valeurs d’éthique et de respect. Cependant, cette décision soulève également des questions sur la présomption d’innocence et le droit à une seconde chance pour les personnes acquittées d’accusations graves.
Conclusion
La décision d’exclure Ibrahim Maalouf du jury du festival de Deauville a suscité un débat animé sur les enjeux de l’éthique et de la responsabilité dans le monde du cinéma. Alors que le mouvement #MeToo continue de secouer l’industrie du divertissement, il est essentiel pour les institutions culturelles de prendre des mesures concrètes pour lutter contre les violences sexuelles et promouvoir un environnement inclusif et respectueux. La nouvelle directrice du festival de Deauville a affirmé sa volonté de faire de la prévention des violences sexistes et sexuelles une priorité, marquant ainsi un engagement fort en faveur d’un changement positif dans le secteur.