Mohammad Rasoulof : la voix de la liberté au cinéma
Le 12 mai 2024 restera gravé dans l’histoire du cinéma. Ce jour-là, Mohammad Rasoulof, cinéaste iranien de renom âgé de 52 ans, s’est exfiltré d’Iran à la hâte pour échapper à une condamnation à cinq ans de prison ferme et des coups de fouet. Son crime ? Avoir réalisé « Les Graines du figuier sauvage », un film poignant dénonçant la répression violente des manifestations en Iran, inspiré par la mort tragique de Mahsa Amini en 2022.
Le récit glaçant de deux sœurs étudiantes et de leur mère, entraînées malgré elles dans les méandres du mouvement Femme, vie, liberté à Téhéran, a marqué un tournant dans la carrière du cinéaste. Déjà emprisonné en 2010 pour des accusations similaires, Rasoulof a décidé de ne plus se taire face à l’oppression de son pays. Son arrivée surprise au Festival de Cannes, où son film a reçu le prix spécial du jury, a ému le monde entier.
Aujourd’hui réfugié politique à Hambourg, en Allemagne, Rasoulof se confie sur sa nouvelle vie, mêlée d’un sentiment de déracinement et de nostalgie pour son pays natal. Président du jury international au Luxembourg City Film Festival, il partage son expérience unique et sa lutte constante pour la liberté et la justice. Malgré sa liberté retrouvée, il ne parvient pas à se détacher de son passé et de l’amour qu’il porte à l’Iran.
Le cinéaste insoumis, connu pour sa finesse et son courage, reste engagé dans la lutte pour un Iran libre et démocratique. Aux côtés de ses comédiennes exilées et de son peuple en souffrance, Rasoulof continue de porter haut et fort la voix des opprimés. Son prochain film, empreint de réflexions sur la liberté et le passé, promet d’être une œuvre poignante et engagée.
En attendant le Nouvel An persan, Rasoulof se prépare à célébrer avec sa fille à Hambourg, loin de son pays mais toujours proche de ses pensées. Son vœu le plus cher ? La libération de l’Iran, symbole d’une paix retrouvée et d’un monde plus équilibré. En espérant un avenir meilleur pour tous.