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Des centaines de personnes ont manifesté à Tunis pour dénoncer les violations des libertés et des droits humains avant l’élection présidentielle. Environ 800 manifestants ont défilé dans les rues de la capitale tunisienne pour exprimer leur mécontentement face aux atteintes croissantes aux droits et libertés depuis que le président actuel, Kaïs Saïed, a pris le pouvoir de manière autoritaire en 2021.

Depuis 2023, de nombreux opposants politiques ont été arrêtés, y compris des figures de proue, sous des accusations de complot contre l’État. Des syndicalistes, des avocats et des commentateurs politiques sont également derrière les barreaux en vertu d’une loi controversée sur les fausses nouvelles. Les associations se plaignent également des restrictions sur les financements étrangers qu’elles reçoivent, ce qui entrave leur travail.

Selon Human Rights Watch, plus de 170 personnes sont actuellement détenues pour des motifs politiques ou pour avoir exercé leurs droits fondamentaux. Les manifestants ont scandé des slogans tels que « Ni peur ni terreur, le pouvoir est entre les mains du peuple » pour exprimer leur détermination à défendre les libertés et la démocratie.

La mobilisation de la police avec des unités anti-émeutes et des camions à eau pour encadrer la manifestation a renforcé le sentiment de répression parmi les protestataires. De nombreux jeunes militants des droits humains et des artistes ont appelé au boycott de l’élection présidentielle qualifiée de « mascarade » par certains manifestants.

Pour les protestataires, le processus de sélection des candidats à la présidentielle a été critiqué pour sa partialité, avec seulement trois candidats sur 17 initialement autorisés à concourir. Certains ont dénoncé le président Kaïs Saïed comme un « pharaon manipulateur de la loi » pour avoir emprisonné des candidats potentiels et écarté d’autres prétendants sérieux.

Les manifestants ont brandi des pancartes appelant à la chute du régime et dénonçant la transformation de l’élection en un coup d’État. Le slogan « Liberté, liberté » a retenti dans les rues de Tunis, rappelant l’esprit de la Révolution de 2011 qui a renversé le dictateur Zine el-Abidine Ben Ali.

Malgré les pressions et les arrestations, les manifestants restent déterminés à défendre les libertés et les droits humains en Tunisie. La mobilisation de la société civile et des citoyens montre que la lutte pour la démocratie et la liberté est loin d’être terminée dans le berceau du Printemps arabe.