Un an après la création de l’Alliance des États du Sahel, un pacte de défense mutuelle entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger, la région fait face à une grave dégradation sécuritaire suite à une double attaque perpétrée par le Jnim, affilié à Al-Qaïda, au cœur de la capitale malienne. Malgré les dénégations de l’AES, la situation sécuritaire dans la région est de plus en plus préoccupante.
### Bilan de l’attaque à Bamako
À Bamako, deux sites stratégiques, l’école de gendarmerie de Faladié et la base 101 de l’aéroport, ont été la cible des jihadistes du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Jnim ou GSIM), affilié à Al-Qaïda, lors d’une attaque sans précédent. Malgré les affirmations du général malien Oumar Diarra selon lesquelles les terroristes infiltrés avaient été neutralisés, des vidéos montrant les jihadistes en action ont semé la terreur. Les attaques ont fait au moins 70 morts et plus de 200 blessés selon les premières estimations des sources sécuritaires.
### Fragilité sécuritaire et défaite cuisante
La défaite subie lors des attaques à Bamako constitue un revers majeur pour le président de transition malien Assimi Goïta, qui avait vanté les victoires remportées contre les groupes armés terroristes depuis la création de l’Alliance des États du Sahel. Cependant, la réalité sur le terrain indique une fragilité de l’appareil sécuritaire, empêchant les agences de renseignements d’anticiper les événements tragiques survenus à Bamako. Malgré les déclarations rassurantes du président en exercice de l’AES, la situation reste précaire.
### Les défis de l’Alliance des États du Sahel
Créée pour rétablir la paix dans les trois pays en proie à la violence jihadiste, l’Alliance des États du Sahel s’est transformée en une confédération avec pour objectif un partage d’informations, de renseignement, de coopération et de défense mutuelle entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso. Cependant, les groupes jihadistes continuent de semer la terreur dans la région, profitant de la concentration des efforts sur la protection des bases militaires plutôt que sur la surveillance des terroristes.
Malgré les victoires revendiquées par la communication officielle de l’AES, la situation sécuritaire demeure préoccupante, avec une augmentation du nombre de civils tués dans les trois pays de la région. Les attaques récentes à Bamako et dans d’autres zones soulignent l’urgence d’une réponse plus efficace et coordonnée contre les groupes terroristes.
### Le jeu des alliances et les enjeux régionaux
Le contexte complexe de la région sahélienne implique des jeux d’alliances et des rivalités politiques qui compliquent davantage la situation sécuritaire. Les affrontements entre les groupes jihadistes, les forces de défense des pays membres de l’AES et les groupes rebelles locaux ajoutent une dimension supplémentaire à la crise.
Il est essentiel pour les autorités des États du Sahel de renforcer leur coordination, d’anticiper les menaces et de mettre en place des stratégies efficaces pour contrer les groupes terroristes qui continuent de semer le chaos et la terreur dans la région. La paix et la sécurité des populations sahéliennes dépendent de la capacité des pays membres de l’Alliance à faire face à ces défis sécuritaires complexes.