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Découverte de Casablanca: une ville pleine de surprises

Bien sûr il y a Marrakech, Fès, Meknès et Rabat. Bien sûr, il y a les stations balnéaires de Tamouda Bay sur la Méditerranée ou de Dakhla sur la côte Atlantique. Bien sûr, il y a l’Atlas et ses cimes enneigées et, à l’inverse, le grand sud qui déploie ses paysages désertiques et sculptés de toute beauté… Face à tant de diversité, autant dire que Casablanca ne s’impose pas comme une priorité lorsque se décide un voyage au Maroc. A tort. La capitale économique du pays réserve bien des surprises, du quartier Art déco hérité du protectorat à la spectaculaire Mosquée Hassan II construite sur la Corniche, mais elle exhale surtout une énergie folle, galvanisante, irrésistible. A découvrir au fil des lieux et des adresses sélectionnés par « Le Point ».

Royal Mansour: Escale royale

Sans doute serait-on passé à côté et n’y aurait-on vu qu’un hôtel de luxe de plus si on n’avait fait que le traverser. Inauguré en avril dernier, après huit ans de travaux, en lieu et place de l’établissement du même nom édifié en 1953 par l’architecte Émile-Jean Duhon, le Royal Mansour est une adresse qui se mérite et se découvre au fil des lieux et des expériences proposées. Au-delà des matériaux nobles tels que le marbre – pas moins de 70 références y sont réunies –, des 600 œuvres d’art distillées çà et là, et des pièces remarquables dont le paludarium, les suspensions en cristal signées Lasvit ou la passerelle de verre suspendue au 23e étage, l’hôtel tend à faire le lien avec son environnement. Une volonté clairement affichée par son propriétaire – ce n’est plus un secret –, le roi Mohammed VI, qui, dans le sillage de son père, Hassan II, entend bien remettre « Casa » – trop souvent cantonnée à son statut de capitale économique – sur le devant de la scène et, surtout, valoriser son potentiel touristique. Ainsi, si tout ici invite à une parenthèse hors du temps, c’est en restant sans cesse connecté à l’énergie et à la culture casaouie. Que ce soit sur le rooftop donnant sur l’océan, la mosquée Hassan-II et les toits de l’ancienne médina ; au spa, qui offre d’expérimenter le véritable hammam marocain ; au cœur des 149 chambres, réinterprétations du style Art déco d’origine ; ou encore à la table des restaurants faisant la part belle aux produits locaux. Du bar à sushis à la brasserie du chef français Éric Frechon, qui se partagent le patio-jardin andalou au rez-de-chaussée, en passant par La Grande Table marocaine au 23e étage, l’immersion gastronomique est totale et, sans forcer la note, de haute volée. À l’instar du niveau de service, largement éprouvé au premier Royal Mansour, ouvert à Marrakech en 2010, et incarné par quelque 650 salariés qui s’emploient à cultiver le sens du détail et à multiplier les attentions sans jamais tomber dans l’excès. À partir de 477 € la nuit. royalmansour.com

Mosquée Hassan-II: Prendre de la hauteur

Un minaret culminant à 200 mètres (l’équivalent de 60 étages) – soit le plus haut du monde –, un toit en bois ouvrant, quelque 12 000 artisans et ouvriers mobilisés jour et nuit durant sept ans, une dizaine d’hectares gagnés sur l’océan, une capacité de 105 000 fidèles (dont 80 000 sur l’esplanade)… Perchée sur la corniche depuis 1993, la (trop méconnue) mosquée Hassan-II est sans conteste « le » trésor de la ville. Plus encore : son étendard patrimonial et spirituel, tel que l’a voulu feu le roi Hassan II. Un ouvrage remarquable tout en marbre, zelliges et bois de cèdre, dont on découvre les chapiteaux ouvragés, plafonds à caissons, coupoles ornementées, portes en titane et moucharabiehs à motifs géométriques.

Médina des Habous: Couleurs locales

Fait unique au Maroc : « Casa » n’a pas une mais deux médinas ! Si la première, érigée fin XVIIIe au cœur de la cité, mériterait une rénovation de fond, la deuxième, implantée dans le quartier des Habous, conserve depuis sa construction, dans les années 1930, une architecture en très bon état. Entre arcades, ruelles, zelliges, fenêtres en fer forgé, stands d’artisanat, étals d’olives et effluves gourmands s’échappant de la pâtisserie Bennis, il y règne une quiétude pour le moins désarmante comparée à son aïeule ou à sa voisine marrakchie.